
Dans une conférence dispensée en 1967, Michel Foucault propose de définir des espaces différents de tous les autres lieux, qu’il nomme « hétérotopies » : contrairement aux utopies, qui sont des « emplacements sans lieu réel », les hétérotopies sont des lieux effectifs, des « sortes d’utopies effectivement réalisées dans lesquelles tous les autres emplacements réels que l’on peut trouver à l’intérieur de la culture sont à la fois représentés, contestés et inversés, des sortes de lieux qui sont hors de tous les lieux, bien que pourtant ils soient effectivement localisables ». Le dernier exemple qu’il donne, en guise de conclusion, est celui de l’espace défini par le navire : « si l’on songe, après tout, que le bateau, c’est un morceau flottant d’espace, un lieu sans lieu, qui vit par lui-même, qui est fermé sur soi et qui est livré en même temps à l’infini de la mer et qui, de port en port, de bordée en bordée, de maison close en maison close, va jusqu’aux colonies chercher ce qu’elles recèlent de plus précieux en leurs jardins, vous comprenez pourquoi le bateau a été pour notre civilisation, depuis le XVIe siècle jusqu’à nos jours, à la fois, non seulement bien sûr le plus grand instrument de développement économique […], mais la plus grande réserve d’imagination. Le navire, c’est l’hétérotopie par excellence. Dans les civilisations sans bateau, les rêves se tarissent, l’espionnage y remplace l’aventure, et la police, les corsaires. »
Contact :
Sophie Bracqbien, secrétariat UR4030HLLI, sophie.bracqbien@univ-littoral.fr
Organisateurs :
Julie Gay, julie.gay@univ-littoral.fr,
Marie-Agathe Tilliette, marie-agathe.tilliette@univ-littoral.fr.

À l’automne 1215, après l’implosion du consensus politique qui avait donné lieu à la Grande Charte, les barons révoltés contre Jean sans Terre se tournèrent vers le roi de France pour obtenir un soutien militaire. À cette date Philippe Auguste ne semble pas avoir voulu être directement impliqué dans les affaires anglaises : ce fut son fils Louis qui accepta l’offre du trône anglais faite par une partie des barons. Louis mit sur pied une expédition destinée à venir leur porter secours comme à défendre ses droits et débarqua en Angleterre au mois de mai 1216 : au terme de plus d’une année de combats, marquée par les défaites de Lincoln (mai 1217) et de Sandwich (août 1217), il dut accepter un accord avec le gouvernement de régence dirigé par Guillaume le Maréchal et quitter l’Angleterre.
Contact :
Sophie Bracqbien, secrétariat UR4030HLLI, sophie.bracqbien@univ-littoral.fr
Organisateurs :
Claire Soussen, claire.soussen@univ-littoral.fr
Frédérique Lachaud, frederique.lachaud@sorbonne-universite.fr

Le culte d’Isis est introduit en Campanie, puis à Rome dès le IIe siècle avant J.-C. et c’est à partir de l’Italie qu’il se propage ensuite en Gaule. La fermeture du temple d’Isis à Philae, vers 535 de notre ère, marque la disparition officielle du culte dans le monde méditerranéen, mais la mémoire d’Isis et des divinités de sa « famille » – parmi lesquelles on compte notamment Osiris, Sérapis et Harpocrate, mais aussi Anubis, Apis et Bubastis – perdure au fil des siècles et est constamment renouvelée jusqu’à l’époque moderne. Si des recherches ont déjà été menées sur la réception de la figure d’Isis et de sa gens, les réécritures de leur légende aux derniers siècles du Moyen Âge et à la Renaissance, sur lesquelles nous souhaitons concentrer notre investigation, n’ont jamais bénéficié d’une étude spécifique. Dans le cadre de cette journée qui croisera les approches de l’histoire des textes et de l’histoire de l’art, il s’agira d’examiner aussi bien la réception des traditions gréco-latines que la création de mythologies nouvelles autour de la figure d’Isis et des divinités du cercle isiaque, en France et en Italie.
Sophie Bracqbien, secrétariat UR4030HLLI, sophie.bracqbien@univ-littoral.fr
Elena Koroleva, elena.koroleva@univ-littoral.fr
Jean-Louis Podvin, jean-louis.podvin@univ-littoral.fr

Ce colloque pourra prendre la forme de conférences ou de tables rondes. Il est principalement destiné aux enseignants-chercheurs et chercheurs des laboratoires en lettres, langues, arts, sciences humaines et sociales des universités du Littoral, d’Artois et d’Amiens. Les propositions peuvent prendre la forme d’études de cas (qui n’ont pas toujours pu être développées à Boulogne-sur-Mer), de réflexions épistémologiques ou de propositions générales touchant aux sens et aux évolutions de ce que les langues ou les sociétés désignent par le mot de « patrimoine »…Lire la suite
Contact :
Sophie Bracqbien, secrétariat UR4030HLLI, sophie.bracqbien@univ-littoral.fr
Philippe Nivet, philippe.nivet@u-picardie.fr,
Jean-Louis Podvin, jean-louis.podvin@univ-littoral.fr,
Anne-Gaëlle Weber, agaelle.weber@univ-artois.fr.




Ce second volet de cette Journée d’Étude se centre sur les figures historiques passées à la postérité, encore célèbres de nos jours ou seulement renommées à une période précise de l’Histoire, et elle privilégie les approches historiques et littéraires. Pour saisir pleinement la notion de « figure », riche d’un point de vue sémantique, il faut la considérer dans son ensemble, pour ses actes, pour ce qui l’illustre, pour ce qu’elle a suscité dans nos esprits et pour ce que nous en avons gardé. Il s’agit donc de nous concentrer sur des figures du passé qui ont marqué les mémoires, si bien qu’elles sont passées à la postérité. Ces dernières peuvent appartenir à l’histoire locale ou nationale. La thématique est abordée sous l’angle suivant : comment l’image d’un personnage bien réel peut-elle évoluer au fil de la tradition historique et littéraire ?
Les jeunes chercheurs interviendront sur cette question selon le type de figures du passé :
– le premier type est le personnage historique de grande envergure qui a marqué une époque ou qui reste encore présent dans les esprits, tels Vercingétorix, Jeanne d’Arc ou Napoléon ;
– le second type s’attache à une histoire plus locale qui s’est répandue au niveau national, tels Gilles de Rais, dit Barbe Bleue, les attaques imputées à la bête du Gévaudan, ou Landru et sa cheminée.
Contact :
Sophie Bracqbien, secrétariat UR4030HLLI, sophie.bracqbien@univ-littoral.fr
Organisateurs :
Grace Baillet : ulcogracebaillet@gmail.com
Cécile Rault : cecile-rault@laposte.net

Quel rôle joue l’appartenance familiale dans la justification d’un pouvoir dans l’Antiquité ? Le vocabulaire de la famille est si variable, les généalogies si inventives, les mémoires familiales et communautaires si diverses, que la légitimation par l’appartenance familiale n’est jamais neutre. Comment les pouvoirs antiques recomposent-ils leur légitimité dynastique ? Quelles sont les places de la matrilinéarité et de la primogéniture dans ces constructions ? Comment les modèles messianiques se construisent-ils sur une affirmation d’appartenance familiale ? Qu’en est-il des familles d’experts qui revendiquent un pouvoir spécifique sur la société ?
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Sophie Bracqbien, secrétariat UR4030HLLI, sophie.bracqbien@univ-littoral.fr
Organisateurs :
Michaël Girardin, Michaël.Girardin@univ-littoral.fr