François Berquin, Dolorès Lyotard (dir.), « Carnets, Journaux d’écrivains », Revue des sciences humaines, 335, Presses universitaires du Septentrion, 2019, 208 p.

Carnets et journaux intimes ouvrent un espace d’écriture privée, espace presque autiste puisque la page que l’écrivain noircit, il semble ne l’adresser à personne. On tient pourtant que, dans ce dialogue entre soi et soi, se joue peut-être ce qu’il y a de plus grave et de plus fécond dans l’exercice littéraire. Ce numéro rassemble des études couvrant une longue période (du XIXe siècle à nos jours) et permet par conséquent de s’interroger sur l’évolution des pratiques diaristes.

 

Marc Rolland, Alban Gautier (dir.), « Tyrans de Bretagne. ‘Une province fertile en tyrans’ : figures d’empereurs et d’usurpateurs dans l’île de Bretagne depuis le IIe siècle », Les Grandes Figures historiques dans les lettres et les arts, 8, 2019

La Bretagne romaine, écrivait saint Jérôme au tournant du Ve siècle de notre ère, était une province « fertile en tyrans ». Cette phrase, certes écrite dans la conjoncture spécifique de la querelle pélagienne (la lettre 133 est dirigée contre l’hérésiarque Pélage, dont l’origine bretonne est bien connue), semble aussi donner accès à un monde de représentations et de clichés propre à la période du Bas-Empire : l’île de Britannia, dont la partie méridionale et centrale était romaine depuis le principat de Claude (41-54 apr. J.-C.), aurait alors été regardée – à l’instar de la Gaule voisine et peut-être aussi de l’Égypte – comme une « pépinière de tyrans ».

Florence Toucheron, Lise Demeyer (dir.), « Représentations de la mer dans le monde hispanique XVIe-XVIIIe s. », L’Entre-deux, 6/2, 2019.

La mer dans l’espace des mondes hispaniques : une évidence, tant la mer Méditerranée et l’océan Atlantique sont inséparables de l’histoire de l’empire et de la monarchie espagnoles. Dans une approche pluridisciplinaire, le présent volume s’intéresse aux représentations maritimes dans le monde hispanique à l’époque coloniale. Nous avons voulu voir dans quelles directions cette frontière maintes fois traversée pouvait être investie. C’est ce à quoi les sept contributions ici réunies ont essayé de répondre, empruntant chacune une perspective particulière. Lieu de communications et de conflits, objet d’un savoir scientifique et de représentations artistiques, la mer ne cesse d’interroger et d’inspirer les hommes de la péninsule Ibérique et de l’Amérique hispanique. La période envisagée pour ce volume est l’époque coloniale du XVIe au XVIIIe siècle, temps où la mer était à la fois frontière et seuil, lieu d’échanges et porte vers l’ailleurs, et où, par exemple, la notion d’outre-mer (ultramar) se développe. Pour illustrer cette période charnière de l’histoire, les articles sont présentés chronologiquement, depuis l’évocation des grandes découvertes de la Renaissance jusqu’au Siècle des Lumières, avant que la sensibilité romantique n’investisse cet espace d’un lyrisme particulier.