Xavier Escudero, Élisabeth Delrue, Natalie Noyaret, Grégoria Paloma (dir.), « La Tribuna de Emilia Pardo Bazán », Narraplus, 2, 2018, 134 p.

La Tribuna (1883) d’Emilia Pardo Bazán (1851-1921) et La mujer de todo el mundo (1885) d’Alejandro Sawa (1862-1909) sont deux romans que nous choisissons de confronter de par leurs situations romanesques qui, bien qu’éloignées en apparence, font se rejoindre des lignes de force thématiques, notamment au sujet du traitement du personnage féminin dans le contexte du naturalisme espagnol. En effet, si Emilia Pardo Bazán se penche sur la classe ouvrière et sur le destin raté d’Amparo, luttant pour sa liberté et rêvant d’une égalité sociale dans le contexte de la Révolution de 1868, Alejandro Sawa, quant à lui, présente le « cas pathologique » de la comtesse del Zarzal, femme névrosée, manipulatrice et assumant son immoralité dans la cruauté et l’égoïsme. Ces deux romans, au-delà des thèmes pouvant les fédérer, offrent également des éléments de comparaison intéressants quant aux manifestations du naturalisme dans le roman espagnol des années 1880 et sur le rapport entre la vie et la fiction, le roman et les articles de presse des deux auteurs.

Isabelle Girard, P. Fournier (dir.), "Multicultural Spoken English", Corela HS-24, 2018.

Ce volume thématique, intitulé Multicultural Spoken English ou L’anglais mondial oralisé, regroupe des articles extraits du 16colloque d’avril sur l’anglais oral organisé conjointement par l’Université Paris 13 et l’ALOES (Association des Linguistes Oralistes de l’Enseignement Supérieur, Secondaire et Élémentaire) à l’Université Paris 13 les 30 et 31 mars 2012.

Jean-Philippe Priotti (dir.), « Saint-Malo, construction d’un pôle marchand (1500-1660) », hors-série des Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, Presses universitaires de Rennes, 2018.

À travers l’analyse de trois éléments-moteur de la dynamique économique malouine que sont la mobilité, les échanges maritimes et les jeux d’identification, le port de Saint-Malo et ses acteurs sont rétablis dans le rôle et l’importance qui ont été les leurs au xvie siècle et au début du siècle suivant, avant l’apogée atteint sous Louis XIV et ses successeurs. Les processus pris en compte sur le long terme font état du caractère particulièrement important de la puissance précoce de l’armement naval, de la vitalité des relations de proximité, ainsi que de la variété des stratégies d’identification que développent les Malouins.

Laurent Warlouzet, Éric Bussière (dir.), « Mondialisations financières depuis 1880 », Revue Monde(s). Histoire, espaces, relations, 13, 2018, 219 p.

Les flux internationaux de capitaux ont toujours été une des manifestations majeures, et controversées, de la mondialisation. Cette mondialisation financière a accompagné tant le développement des relations commerciales que celui du financement à long terme des acteurs privés comme des États. Tout à la fois structurante et déstabilisatrice, elle entre en résonance avec la constitution de réseaux internationaux et transnationaux, avec la circulation de pratiques en constante évolution, et avec les tentatives de régulation du capitalisme. Si les flux financiers sont depuis des décennies largement dématérialisés, ils s’ancrent dans des territoires organisés autour de places financières interconnectées, hiérarchisées, spécialisées. Ces dernières jouent un rôle de structuration nationale, impériale, post-impériale et internationale. L’émergence de nouvelles places à l’interrelation entre les acteurs du Nord et du Sud, comme Hong Kong ou Bahreïn, témoigne de cette sédimentation complexe et permanente de la globalisation financière.